Pouêt-Poète
Chers lecteurs,
Il était une fois un jeune poète qui s'était lancé dans la poésie lyrique et qui avait envoyé ses premiers manuscrits à un imprimeur orkandien. Hélas, celui-ci les lui avait retournés, accompagnés d'un parchemin critiquant ce type d'écrits jugés trop personnels et dépassés. Le jeune artiste lui avait alors répondu par une bravade :
- "A un imprimeur exigeant" a écrit:
- Lorsque je vous ai adressé
Mes humbles écrits relatant
Mes joies mes espoirs mes regrets
Et mes défis lancés au temps
Je n’osais pas douter vraiment
Que vous comprendriez jamais
Que devant ce « moi » indolent
Se cachait l’humanité mais
Tout poète lorsqu’il écrit
Sait qu’il ne sera pas bien lu
Par des rapaces fort épris
De nourriture grande et crue
Les charognards veulent piailler
De leurs voix mielleuses et rauques
Que leurs succès démesurés
Dépassent les records d’époque
Ils n’ont d’intérêt que pour ce
Qui se lit par tous les oiseaux
Ceux-là doivent être nombreux
Du plus petit au grand corbeau
Qu’ils soient cuistres ou érudits
Volent haut ou au ras des eaux
Qu’ils soient forts ou faibles d’esprit
Beaucoup aiment les vermisseaux
Mais quand le met est raffiné
Le goût difficile à saisir
On ne comprend pas sa beauté
Et bien peu ont envie de lire
Les rares qui s’y intéressent
Sont passionnés par la grandeur
Du monde qu’ils cherchent sans cesse
A explorer de tout leur cœur
Et dans les lignes et entre elles
Ils voient leur propre destinée
Leur recherche au milieu des stèles
De bonheur et de dignité
Mais bien peu nombreux aujourd’hui
Sont ceux qui se laissent toucher
Dans une société qui
Soumet à l’habit la pensée
Et savez-vous comment cette histoire se termina ? Comme toute histoire : elle s'achève comme le veut le lecteur.
Gaïa Saturne,
Le Poète qui fait Pouêt.