Hommes, femmes ! Gueux et bêtes sanguinaires ! Vous qui me détestez, vous qui haïssez mon fiel qui coule depuis bien peu de temps, mais bien assez pour vous ! Je vous offre l’occasion de me chercher, l’occasion de savoir qui est Le Corneille…
Vous avez eu les rédacteurs du Canard grâce à leur volonté, grâce à un concours qui vous était apporté sur un plateau d’argent, mais sachez que pour ma personne cela sera bien moins simplissime. Il faudra de l’ardeur à la tâche, de la volonté et du sang froid pour découvrir l’identité du fruit de toutes vos haines et de vos rancunes, mais j’attendrai patiemment qu’un voile hypothétique se lève sur ma réelle personnalité.
Maintenant, lorsque vous verrez, au détour d’une sombre et inquiétante ruelle de votre chère capitale un être énigmatique, habillé d’une simple toge et d’une large capuche ajustée sur le haut du crâne, poursuivez-le, agressez-le et tuez-le ! Vous aurez eu la peau d’un corbeau nommé Corneille.
J’attends aussi la garde, pour tous les méfaits que j’ai commis. Qu’ils m’emprisonnent, qu’ils me torturent et me tuent lentement, à petit feu, je patienterais chaque jour avec un peu plus l’ironie pendue au bout des lèvres, que l’on me poursuive et qu’encore une fois je me moque de vous, les petits « chiens-chiens » afférés au lourd piquet du Doux !
J’attendrai, vous saurez peut être où me trouver.